Exposition permanente

Le Musée de Nogent-sur-Marne, Musée à vocation intercommunale

Le Musée de Nogent-sur-Marne naît le 9 décembre 1961 de l’initiative d’érudits passionnés par leur Ville et son environnement. Ils constituent alors une collection dont l’objectif est de garder la mémoire de Nogent-sur-Marne et, plus largement, de l’Est parisien.

D’abord associatif (1961-1976), le Musée devient municipal (1976-2018) puis intercommunal avec son intégration au Territoire Paris Est Marne & Bois en 2018. Installé à son ouverture dans  l’hôtel des Coignard, le Musée rouvre en 1994 au 36 boulevard Gallieni. Il devient Musée de France en 2002.

Précédé d’une courte présentation de l’Est parisien à la fin de l’Ancien Régime, époque où la banlieue est faite de villages et de seigneuries, le Musée souhaite vous faire découvrir les bords de Marne depuis la révolution industrielle moment-clef du peuplement et de l’urbanisation de la banlieue Est de Paris.

Un développement lié au chemin de fer

Au milieu du XIXe siècle, deux lignes de chemin de fer sont inaugurées, qui desservent Nogent-sur-Marne à l’est puis à l’ouest. Elles permettent une transformation de la ville et des communes desservies comme lieux de résidence : des lotissements sont créés, les déplacements à Paris sont facilités. Les affiches de promotion immobilière citent le nombre de trains quotidiens qui permettent de gagner la capitale. Le train développe également le tourisme : les promeneurs du dimanche viennent profiter des bords de Marne.

Dans les années 1860, on compte 15 trains par jour.

En 1905, 134 trains par jour en semaine et plus encore le dimanche : 142.

Canotiers contre sportifs

Les loisirs de l’eau se propagent dans le courant du XIXe siècle. Deux utilisations naissent et rivalisent rapidement, d’abord à l’ouest de Paris puis à l’est : l’usage ludique des canotiers et l’usage sportif des sportsmen.

Les canotiers aux mœurs légères font scandale dans la société bien-pensante du Second Empire, inspirant les caricaturistes.

Les bateaux font aussi partie des grandes fêtes « vénitiennes » sur la Marne comme la Fête du Viaduc : courses, concours de bateaux illuminés, de bateaux fleuris… 

Les sportifs quant à eux créent les premières sociétés nautiques à proximité de Paris. La première est fondée à l’ouest : le Rowing-club de Paris, à Courbevoie en 1853. Deux de ses membres, Monney et Rustan, s’en détachent pour en créer une sur la Marne. Son boat house (à la fois siège du club et garage à bateaux) est inauguré en 1883 sur l’lle Fanac à Joinville.

Des constructeurs de bateaux sont également implantés sur les bords de Marne.

De grandes courses ont lieu entre les champions de l’est et de l’ouest parisien, à la façon des courses anglaises entre Oxford et Cambridge.

Encore aujourd’hui, les clubs des bords de Marne forment des champions de haute catégorie.

À l’eau

Les baignades sont installées sur la pente douce de la Marne, généralement sur la rive droite.  La rivière étant dangereuse, la baignade sauvage est interdite. En 1899, la Préfecture établit la liste des baignades autorisées sur la Marne et sur la Seine.

Le public des baignades concerne tous les âges et  toutes les classes sociales.

Vers 1900, les baignades ne comportent souvent qu’un simple plongeoir. Vers 1930,  presque toutes proposent un équipement complet (cabines, douches, buvette, solarium, petit et grand bains). Certaines baignades imitent le style du littoral normand, avec utilisation de sable, de galets, installation de tentes.

Les baignades sont : soit privées, soit publiques (mais gérées par des particuliers, tel  Bérétrot, à Joinville), soit associatives (l’Alsacienne Lorraine, aux Perreux), soit municipales (plage de Maisons-Alfort, baignade Sainte-Catherine à Créteil).

Le dimanche à la guinguette

Les guinguettes se sont développées autrefois aux abords de Paris, dans les villages de Bercy, Charonne, Belleville. Dans les années 1860, des restaurateurs voyant les canotiers s’emparer de la rivière installent des établissements sur les bords de Marne. L’essor du chemin de fer permet aux Parisiens de quitter la capitale le temps d’un dimanche pour profiter des plaisirs des guinguettes. Les cartes postales du début du XXe siècle témoignent de la multiplication des guinguettes ainsi que de la variété des établissements. La loi sur le repos dominical, en 1906, permet à une population plus importante d'employés et d'ouvriers d'accéder aux loisirs. Les guinguettes permettent à leur public de boire, manger, chanter, danser et profiter de nombreuses attractions (balançoires, tir, vélos fantaisistes).

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